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Thérapie des schémas

Qu’est-ce que la thérapie des schémas ?

La thérapie des schémas a pour objectif d’aider la personne à se libérer de l’emprise de schémas précoces inadaptés. Ces schémas correspondent à des modèles de pensée, d’émotion et de comportement profondément ancrés, issus de blessures émotionnelles précoces. Ils prennent racine dans l’enfance ou l’adolescence, et conduisent souvent à la répétition de scénarios de vie douloureux ou dysfonctionnels.

Par exemple : une personne présentant un schéma d’abandon ou d’imperfection peut, sans en avoir pleinement conscience, choisir des partenaires de vie maltraitants ou peu disponibles affectivement.

Ces schémas se forment lorsque les besoins fondamentaux de l’enfant n’ont pas été suffisamment satisfaits. Il peut s’agir de besoins de sécurité, d’attachement stable, d’autonomie, d’expression émotionnelle, de spontanéité, de jeu ou encore de mise en place de limites saines.

Le développement de ces schémas est influencé à la fois par le tempérament de l’enfant (sa sensibilité innée) et par les interactions répétées avec ses figures d’attachement, en particulier si celles-ci présentent des comportements inadéquats ou des troubles affectifs. Ces expériences s’impriment durablement dans la personnalité, souvent de manière inconsciente.

Pour faire face à ces schémas douloureux, l’enfant met en place des stratégies d’adaptation, autrement dit des modes de fonctionnement visant à atténuer la souffrance. On distingue généralement trois types de stratégies :

  • L’évitement, qui consiste à fuir les situations susceptibles d’activer le schéma ;

  • La compensation, qui pousse la personne à adopter des comportements opposés à ses ressentis internes ;

  • La soumission, où la personne se conforme au schéma, comme si elle validait son contenu.

Bien que ces stratégies aient pu être utiles pour survivre psychiquement dans un environnement insécurisant, elles deviennent souvent inadaptées à l’âge adulte. La personne continue alors de réagir aux situations actuelles comme si elle vivait encore dans les conditions de son passé, ce qui entretient la souffrance et les difficultés relationnelles.

La thérapie des schémas permet d’identifier ces mécanismes, de comprendre leur origine, et de les transformer progressivement, en répondant de manière plus ajustée aux besoins émotionnels actuels.

Les outils de la thérapie des schémas

La thérapie des schémas repose sur un modèle intégratif développé par Jeffrey Young, combinant des éléments issus de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), de la gestalt-thérapie, de la théorie de l’attachement et des approches psychodynamiques. Elle mobilise trois grands types de techniques — émotionnelles, cognitives et comportementales — qui visent à travailler en profondeur sur les schémas précoces inadaptés, les modes de fonctionnement actuels, et les besoins émotionnels fondamentaux non comblés.

1. Les techniques émotionnelles

Ces techniques sont au cœur du travail thérapeutique. Elles permettent d’accéder aux expériences affectives précoces à l’origine des schémas, afin de les transformer dans un cadre sécurisé.

Le reparentage limité est un élément central : le thérapeute, dans les limites éthiques de la relation, joue temporairement le rôle d’une figure d’attachement bienveillante, pour offrir à la personne des réponses émotionnelles réparatrices.

Les techniques d’imagerie sont souvent utilisées pour revisiter des souvenirs significatifs, en visualisant par exemple l’enfant que la personne a été, ses besoins non comblés, et les émotions associées. Le thérapeute intervient dans l’imaginaire pour venir réconforter et protéger cet enfant intérieur. Ce travail vise à développer une relation plus compatissante avec soi-même et à restaurer une base émotionnelle plus stable.

Les dialogues en chaise, inspirés de la gestalt-thérapie, permettent quant à eux de faire émerger les différents aspects du self (par exemple : le Critique, le Moi vulnérable, le mode Parent punitif) et d’établir un dialogue entre eux, afin de redonner une place au soi sain.

2. Les techniques cognitives

Elles visent à identifier, questionner et restructurer les croyances dysfonctionnelles liées aux schémas. Ces croyances sont souvent globales, rigides, et profondément enracinées (ex : « Je ne suis pas digne d’être aimé », « Je suis incompétent », « Si je me montre vulnérable, on me rejettera »).

Le thérapeute aide la personne à confronter ces pensées en utilisant des techniques de débat socratique, d’analyse des preuves, de restructuration cognitive et d’identification des distorsions de pensée. Le but est de faire émerger des perspectives plus nuancées et adaptées à la réalité actuelle de la personne, en tenant compte de ses ressources, de ses expériences positives et de son contexte de vie présent.

3. Les techniques comportementales

Ces interventions visent à sortir des schémas en modifiant les comportements qui les entretiennent. Il s’agit d’encourager la personne à agir différemment dans des situations clés, en expérimentant de nouvelles réponses mieux ajustées à ses besoins réels.

Le thérapeute propose des « épreuves de réalité », des mises en situation planifiées qui permettent à la personne de tester des comportements plus fonctionnels, comme affirmer ses besoins, poser des limites, ou prendre des risques relationnels modérés. Ces expériences concrètes viennent contredire les prédictions négatives issues du schéma, renforçant ainsi de nouveaux apprentissages émotionnels et cognitifs.

Les techniques comportementales sont souvent soutenues par des tâches entre les séances, afin de consolider le travail en dehors du cadre thérapeutique.

Pôle santé Museum, 14B rue du professeur Deperet, 69160 TASSIN. code entrée 12345

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